L’origine des bandes “Le Mans”

A l’époque, la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) exigeait que les participants peignent leur voiture aux couleurs de leur pays afin de les différencier rapidement.

De ce fait, les écuries Italiennes avaient des voitures rouges, les Allemandes des grises, les Anglaises des vertes, les Françaises des bleues, les Américaines des blanches, les Belges des jaunes… Ces couleurs sont attribuées en fonction de la nationalité de l’écurie, et non pas de la nationalité de la voiture ! Pour exemple, Stirling Moss a couru sur une Maserati 250F en 1954 qui était verte et non pas rouge, car elle était engagée par une équipe Britannique.

Cette règle était appliquée jusqu’en 1968. Ce sont ensuite les sponsors qui ont pris le dessus, comme les célèbres Ford GT40 aux couleurs du pétrolier Gulf Oil.

Cunningham stripes

En 1950, le riche sportif et pilote Briggs Cunningham rêve de participer à la plus grande course du monde: les 24h du Mans, qu’il fera avec deux Cadillac dont la très étrange barquette dite “Le Monstre” par les spectateurs Français. De 1951 à 1955, il y engage ses propres voitures, appelées tout simplement Cunningham, après avoir racheté un petit constructeur automobile.

Dans les années ’60, Cunningham engagera des voitures de marques plus reconnues comme des Corvette, des Jaguar ou encore des Maserati.

Ses voitures reprennent le blanc de la couleur Américaine mais sont arpentées par des doubles bandes bleues les traversant longitudinalement. Elles seront appelées “Cunningham stripes” (les bandes Cunningham en Français).

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L'origine des bandes chez Shelby

Dans les années ’50, Peter Brock était encore au lycée quand Cunningham tentait de remporter les 24h du Mans. Il était déjà passionné de sport automobile et était très admiratif du pilote.  L’une de ses premières voitures était une Ford de 1946 qu’il a restauré et modifié en hot-rod, comme beaucoup de jeunes à cet époque. En hommage à Briggs Cunningham, Brock peint deux bandes bleues le long de la carrosserie de sa Ford !

En 1964 Ford lance sa nouvelle Mustang. Mais pour la rendre plus sportive et pour ne plus la considérer comme “voiture de secrétaire”, Ford contact Shelby pour la transformer en véritable voiture de course.

Lorsque les Mustang Fastback sont arrivées de l’usine Ford aux ateliers Shelby, elles étaient toutes blanches. Il fallait quelque chose de reconnaissable au premier coup d’œil. Carroll Shelby charge donc Peter Brock, concepteur et designer chez Shelby American, d’arranger cela.

Brock se rappelle alors de sa Ford ’46 et décide d’appliquer les fameuses bandes bleues en Guardsman Blue, dites aussi “Le Mans stripes” (bandes Le Mans), du capot jusqu’à la malle arrière.

A l’origine, il n’avait pas prévu d’ajouter les bandes latérales, mais la GT350 devait être reconnaissable sous tous les angles. Il les ajoute donc à la manière des GT40 mais avec l’inscription “GT350” à la place de “FORD” pour reprendre l’esprit de la course.

 

Toutes les GT350 en 1965 seront livrées avec les bandes latérales, mais les bandes sur le capot, toit et malle arrière seront une option. Elles pourront également être ajoutées par les concessionnaires Ford à la demande du client.

Les doubles bandes sont peintes avec une largeur théorique de 10 pouces. En réalité, il y a certaines parties très légèrement plus fines ou plus larges pour contrer les effets d’optique (voir schéma).

La configuration changera sur les Cobra en compétition, en raccord avec le drapeau US: une carrosserie bleue et des touches de blanc avec les bandes.

Pour la saison FIA de 1965, les Cobra Roadster et Daytona Coupe seront repeintes en bleu Guardsman Blue (à la place du Viking Blue) avec des bandes blanches, tout comme les GT40 engagées par Shelby à Daytona cette même année. 

Par la suite, toutes les voitures engagées par Shelby American sont dotées des bandes: de la victoire aux 24h du Mans en 1964 par la Cobra Daytona Coupe, de celles de 1966 et de 1967 par les GT40, en passant par le titre de champion du monde des constructeurs en 1965…

Aujourd’hui, les Cunningham stripes ou Le Mans Stripes font parties intégrante de l’ADN Shelby !

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Source: Shelby Mustang by Colin Comer – Peter Brock – Briggs Cunningham – Shelby American